Du questionnement de jeune papa

Cela fait maintenant dix-huit mois que je suis papa d’un chouette petit garçon, mais c’est aussi une nouvelle vie, qui me fait me poser plein de questions. J’ai beaucoup souffert durant mon enfance et adolescence, déjà extrêmement sensible à la base, ressentant beaucoup de choses différemment de la plupart des enfants de mon âge ; et mes questionnements précoces, de remettre en cause tout jeune « l’ordre établi », de ne pas faire comme les autres, m’ont très souvent joué de vilains tours. Je reviendrais d’ailleurs personnellement sur mon expérience scolaire bientôt, dans le cadre du Summer Of Fail, mais là, je voulais vous faire de mon questionnement sur l’éducation de mon enfant, sur mes valeurs et les soucis qui pourraient en découler.

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Cela m’a fait maintes fois souffrir et, par de nombreux moments, fait connaitre isolement et solitude. Et je dois dire que je crains la même chose pour mon fils. J’ai envie qu’il ait une enfance et une adolescence heureuses, pleines d’amis et non qu’il vive des sentiments de rejet, d’avoir l’impression d’être un extra-terrestre pour les autres, comme j’ai pu le ressentir de nombreuses fois. Surtout que ce sentiment, il m’arrive de le ressentir encore maintenant : je vais prendre un petit exemple peut-être anodin pour vous (et ce n’en est qu’un parmi tant d’autres). Nombres de fois où l’on me regarde avec des yeux circonspects, parce que je dis simplement que je ne bois pas un certain soda, à cause des produits qui s’y trouvent, que des populations n’ont pas accès pour le produire,… Que non, je ne me satisfais pas de réponses telles que « le monde est fait ainsi », « tais-toi, arrête de penser et consomme ! »

Comment inculquer ce type de valeur à mon enfant, sans pour autant qu’il vienne à en souffrir ? Comment lui expliquer que, non il n’aura pas ce ballon officiel de la FIFA (c’est à la mode en ce moment, donc bon exemple) parce que la personne qui l’a fabriqué doit débourser un peu plus de deux mois de salaire pour pouvoir en ramener un chez elle ? Et comment vont prendre les autres enfants ce mode de vie ? Ils peuvent être très cruels et moqueurs lorsqu’ils sont entre eux. N’avez-vous pas connu, à un moment de votre parcours scolaire, un bouc-émissaire dans la classe tout simplement parce qu’il vivait, pensait différemment ou était tout juste différent ?

D’un autre côté, je me dis également qu’imposer des valeurs à une autre personne, c’est mal. On peut expliquer son point de vue, mais forcer quelqu’un à l’adopter, c’est du despotisme pur et simple. C’est vrai que si je reprends cette idée de boisson, dans ma petite tête je suis persuadé du bien fondé de ma pensée, et que tout le monde devrait faire pareil ; mais forcer quelqu’un à adopter ce point de vue, à penser comme moi, est lui enlever tout libre arbitre, alors que ce qui m’intéresse le plus est que mes interlocuteurs se mettent à réfléchir, et se fassent une idée, une opinion, et qu’ils agissent en conséquence. En effet, je ne détiens pas la vérité, et je pense que personne ne la détient. Nous avons tous un certain point de vue, souvent dû à une manipulation de masse telle que la publicité, les informations dont nous sommes gavés,… Et nous prenons donc pour vérité personnelle une opinion.

Je ne veux pas que mon fils reproduise entièrement mon schéma de pensée et mes valeurs, mais bien qu’il se renseigne et fasse sens d’esprit critique. Mais lorsque je vois les « jeunes » d’aujourd’hui, j’ai peur. Si tu n’as pas ton Ipod ou ta Playstation construites dans un camp de concentration en Asie du Sud-Est, eh bien tu n’es pas dans le coup et tu ne vaux rien. Si tu n’as pas joué à ce GTA interdit aux moins de dix-huit ans à tes douze ans, tu n’es qu’un petit gamin infréquentable. Si tu n’utilises pas What’s app, Facebook et autres, alors que tu expliques les dangers de ces  outils pour sa vie privée, tu ne seras pas « hype » et n’auras aucune vie sociale avec les jeunes de ton âge.

Je me sens tiraillé entre mes valeurs et cette crainte que ma chère petite tête blonde vive de tels schémas. Car un acharnement d’un groupe d’enfants sur un autre, cela cause des dégâts qui sont toujours là des années après. Mon fils a un si beau sourire et je voudrais qu’il le garde aux lèvres le plus possible

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Image de Dewayne Neeley sous licence CC BY-NC-ND

3 Commentaires

  1. j’aime cet article Greg. Papa

  2. Ce matin, une de mes collègues disait fièrement a une autre collègue qu’elle allait acheter un iPhone a son fils de 5 ans .

    Si l’iPhone est le must pour certains (ce dont je doute), que va-t-elle lui offrir dans les 15 prochaines années ?

    Quel modele envoie-t-elle a son fils ?

  3. Tes reflexions sont très pertinentes. Ayant travaillé 37 ans avec des enfants dans une école, il est vrai qu ils peuvent être très feroces entre eux mais le plus important c’est que tu expliques bien ton opinion et tes idées à Henri pour qu il fasse sa propre opinion et se fasse des amis pour ce qu il est réellement et non sur les apparences. De plus les mentalités changent dans les écoles avec plus d ecoute et de dialogue surtout dans celles qui une population de differents milieux socio culturels ou socio economiques.
    C’est pourquoi le choix de l’ ecole a beaucoup d’imortance, regarde bien leurs projets pedagogiques et d etablissement.

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