L’art de demander

artofasking

Il y a quelques jours, j’ai vu une petite vidéo, d’environ quinze minutes, d’une artiste américaine qui s’appelle Amanda Palmer. J’ai vraiment adoré son témoignage, qui parle de concepts qui me tiennent vraiment à cœur et dont je vous rabâche souvent les yeux dans mon petit blog : Le Prix Libre, la liberté de soutenir, donner son art. (et d’ailleurs, en parlant de rabâchage, j’ai même hésité à titrer ce billet « l’art de radoter »).

Avant de continuer mon énième plaidoyer, je vous invite à voir cette vidéo, que vous trouverez ci-dessous. Normalement les sous-titres français sont automatiquement sélectionnés, mais si cela ne fonctionne pas, vous pouvez la regarder en cliquant ici.

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J’ai vraiment été touché par son témoignage. Je me suis retrouvé énormément dans ce qu’elle racontait. Certaines phrases, ces fameux « trouves-toi un vrai travail », je l’ai entendu, à demi-mots ou sous-entendu, parfois de ma propre famille.  Elle explique si bien cette peur de demander, qui souvent me titille le cerveau, qui fait que parfois je n’explique pas bien les choses, ou ne répète pas, cette petite peur ou fierté qui font que les humains ne demandent presque jamais rien. Et pour le reste, elle explique vraiment ce à quoi je voudrais arriver. Donner et demander, partager au maximum avec ceux qui me suivent et qui veulent me soutenir.

Mais finalement, cette fin d’année a été « riche » pour le Prix Libre. J’ai vu  un humoriste, Dan Gagnon, mettre directement le DVD de son spectacle sur des plate-formes de torrent (un système de téléchargement, qui serait qualifié d’illégal par toutes ces grandes compagnies du divertissement). Mais Dan va encore plus loin : il a décidé, pour son prochain spectacle, de le mettre lui aussi à Prix Libre ! Ce sera aux spectateurs de décider de la valeur de son travail directement, un peu comme nous sommes quelques-uns à le faire pour nos blogs, écrits, ou comme Amanda Palmer, pour sa musique.

Un de mes amis Facebook s’est pourtant interrogé : comment Dan a-t-il pu négocier avec la salle? Avance-t-il les sous, quitte à perdre de l’argent ? Je n’ai pas cette réponse. Mais si c’est-ce que je pense et ressens, il a dû avancer l’argent. Comme nous, qui payons des artistes pour illustrer nos écrits (pas moi, mais d’autres) sans être sûr de récupérer ce que nous avons avancé. Parce que le Prix Libre est, selon moi, un moyen de partager, de donner à d’autres. Même mes livres, au format papier, ne sont dans un sens là que pour soutenir cette démarche. Si la personne le veut dans ce format, elle peut l’avoir.

Sinon, pour en revenir à cette fin d’année, on a découvert aussi, principalement grâce à Ploum, de nouveaux moyens de Prix Libre pour ce qui est numérique : ChangeTip et Carrot. J’ai testé un petit peu ces deux systèmes qui sont forts jeunes. Je vous invite également à lire le billet de Lionel (Ploum), qui les détaille un peu plus. Mon ressenti, pour changetip, est qu’il est un peu trop pour les « geeks », technophiles, car il fonctionne à l’aide de Bitcoin, et je vois mal beaucoup de personnes de mon entourage utiliser un tel système. Mais il fonctionne plutôt bien, et n’est pas très compliqué. Il pourrait même devenir un Flattr-killer.

Je préfère cependant Carrot, surtout dans sa philosophie : « Donne et reçoit en retour » (give and get back). Si vous faites découvrir du contenu aux utilisateurs, et que ceux-ci décident de rétribuer son auteur, vous recevrez également un petit quelque chose. C’est un peu comme cela que je conçois la vie, un peu comme ce super-héros anonyme que je décris dans « c’est l’histoire d’un type qui voulait changer le monde ». Le système, bien qu’en anglais, est très facile à prendre en main. En plus si vous vous mettez à utiliser Carrot, en ce moment, vous recevez l’équivalent de €2,5 euros pour tester le système. Ça vous permet de vous faire une idée sur le principe, sans prendre aucun risque. Je vous invite donc à le tester !

L’année prochaine, je vous parlerai également d’une plate-forme que je suis depuis un petit temps déjà, et que je teste depuis quelques mois : Pressformore. Un mélange de Carrot, Flattr, mais qui est de notre plat-pays. Mais je ne vais pas en dire plus maintenant, car j’en ferai un billet complet, pour vous expliquer le principe.

Je trouve que toutes ces initiatives, ces témoignages sont encourageants. Et j’espère que l’année qui vient, 2015, verra le concept gagner en renommée et en réputation. Parce qu’échanger, avec son public, son audience, est pour moi beaucoup plus humain que cette imposition de prix. Nous sommes égaux, et l’un ne dicte pas sa loi à l’autre. Alors, n’attendez plus, rejoignez-nous, et ré-approprions-nous ce principe de partage que l’on a de plus en plus tendance à délaisser dans notre société.

Ce blog est à prix libre, car pour pouvoir continuer à écrire, j’ai besoin de votre soutien. Découvrez comment me soutenir selon votre choix!

Image capturée de la vidéo de la conférence d’Amanda Palmer.

5 Commentaires

  1. Au cas où ça t’intéresserait, ou une personne passée par ici, PressForMore et deux autres concepts de presse alternative sont présentés dans une émission de radio panik: http://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/vers-une-presse-moins-pressee-/
    sur ce je vais découvrir la musique d’Amanda Palmer…

  2. Je suis content de te voir découvrir Amanda Palmer et son art de demander ! J’aime beaucoup cette artiste pour sa façon d’être et ses principes. Puis, quand on sait que son mari n’est autre que Neil Gaiman…

    J’avais ressenti la même chose quand j’avais découvert sa conférence 🙂

  3. Hello Greg!

    N’est-il pas temps de consacrer un billet à Pressformore ? 🙂

    Pil’

    • ça va venir. Maintenant que l’écriture de « Salut, moi c’est Greg » est terminée, je vais pouvoir me remettre à écrire un peu plus sur mon blog 😉

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