Rencontre avec un auteur libre: Stéphane Gallay

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Comme vous le savez, je milite depuis maintenant plusieurs années pour promouvoir la culture dite libre. A cette fin, je vais lancer une nouvelle petite série d’entrevues, via mon blog, pour vous faire découvrir des auteurs, qui comme moi, partagent une autre vision de la culture. A noter que vous pouvez trouver également cette entrevue sur Wattpad, dans un guide spécial culture libre pour les Wattpadiens, qui référence également les oeuvres sous licences libres sur cette plateforme.

Cette semaine, j’interroge quelqu’un qui ne vous est pas totalement inconnu sur mon blogo-site. Je vous propose de découvrir Alias, qui vient souvent commenter mes petits billets (et dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois).

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Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Alors, moi c’est Alias, ou Stéphane Gallay suivant à qui on demande, c’est selon. J’habite Genève, en Suisse. Je suis graphiste et photographe, je bosse pour une organisation internationale et, accessoirement, je tiens un blog dans lequel je parle de musique – enfin, de rock et de métal progressifs, surtout – et de science-fiction.

Maintenant que nous te connaissons un peu mieux, pourrais-tu présenter tes écrits ?

À l’origine, j’ai surtout écrit dans le milieu du jeu de rôle : je suis l’auteur d’un jeu de science-fiction, Tigres Volants, et de quelques autres textes publiés pour d’autres jeux. La plupart de mes écrits non rôlistes sont en rapport avec l’univers de ce jeu, univers que j’ai appelé Erdorin.

Quel est ton genre d’écriture de prédilection ?

Pour résumer, j’écris des histoires d’elfes pansexuels de l’espace, avec un sens de l’humour douteux. Pour être plus précis, j’écris de la SF sexy et décalée, quelque part entre Douglas Adams et San-Antonio.

Pourquoi as-tu choisi une alternative au droit d’auteurs classique et quelle licence utilises-tu ?

Je publie le plus souvent sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions (CC-BY-SA). Je suis venu aux licences Creative Commons influencé par des auteurs comme Cory Doctorow, Neil Jomunsi ou Lionel Dricot, qui m’ont convaincu que moins il y a de barrières entre moi et mes lecteurs potentiels, mieux se sera pour mes écrits.

Où peut-on trouver tes histoires hors Wattpad ?

Sur mon blog et sur le site de Tigres Volants, d’abord, mais aussi sur Atramenta, Scribay et, depuis peu, Tellyon ; je commence aussi à envisager une publication physique via Lulu.

Donnes-tu l’opportunité à tes lecteurs de te soutenir (financièrement ou autre) ? Si oui, quels systèmes utilises-tu ?

C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et je suis depuis très longtemps sur Flattr, mais également sur ChangeTip ; j’ai testé pas mal de plateformes de dons et ces deux-là me semblent, à l’heure actuelle, les plus solides. J’aimerais bien réactiver mon compte Tipeee, que j’ai utilisé pour un de mes textes, mais il faut que je trouve une approche valable.

Hormis l’écriture de fictions, crées-tu d’autres œuvres artistiques sous licence libre ? 

Je suis photographe semi-amateur, notamment je fais pas mal de photos de concert ou de cosplay, et je mets tous mes clichés sous licence Creative Commons – et certains se retrouvent d’ailleurs sur Wikipedia.

Quels sont tes auteurs préférés, qui t’inspirent ?

Au niveau écriture, comme mentionné, Douglas Adams et San-Antoio sont mes deux maîtres ès écriture. J’ai aussi un amour particulier pour les textes de mes compatriotes Nicolas Bouvier et d’Ella Maillard. Pour leur côté militant, je citerais Cory Doctorow, Amanda Palmer et David Graeber.

Que conseillerais-tu à un jeune auteur qui hésite à déposer ses histoires sous licence libre ?

Soit on est un jeune auteur et on a tout intérêt à voir ses textes le plus largement diffusé, soit on est un auteur déjà installé et ce n’est sans doute pas ça qui va changer les choses, Les vrais fans sont souvent prêts à payer un prix raisonnable pour accéder aux œuvres, il faut juste leur en laisser la possibilité et ne pas les prendre pour des criminels.

Voudrais-tu rajouter quelque chose, concernant ton art, ta vision de la culture, qui n’a pas été traité dans les questions précédentes ? 

Je trouve assez parlant qu’on parle de plus en plus « d’industrie culturelle », comme si le seul modèle qui vaille est celui qui consiste à produire des livres comme on construit des voitures : à la chaîne. Internet et l’économie numérique propose des solutions pour permettre aux auteurs de trouver leur public, c’est à nous d’en profiter. La culture libre, sous licence Creative Commons ou autres, c’est aussi un acte militant, contre une vision purement financière de la culture. Bienvenue au XXIe siècle !

Merci Stéphane d’avoir répondu à ces petites questions!

Vous pouvez retrouver Stéphane:

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Image de Denise Krebs sous licence CC BY

Dessin d’Alias de Axelle Psychee Bouet.

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