Deux petits textes

Salut, toi!
Oui, je sais, cela fait des plombes. Ici, je te partage deux petits textes que j’ai écrit dernièrement. Oui, je commence tout doucement à réécrire. Alors je te préviens tout de suite, ce que tu vas lire est très très personnel. Mais ces dernières semaines, il y a quelques changement dans ma petite vie. Je commence à sortir de ma petite bulle. Je t’avoue que les deux textes se ressemblent assez fort. Mais je voulais les partager par ici.


Tomber les barrières.

Tout fermer. Se cadenasser, verrouiller toutes les portes pour bien se protéger. Plus jamais tu ne laisseras personne rentrer pour te tourmenter. Ne plus se laisser atteindre. Ne plus souffrir de cette manière. 

Se retrouver dans une bulle semi-réconfortante de ténèbres. Loin de tout, loin du monde. Et se laisser porter par cette bulle opaque qui à la fois rassure et fait mal. 

Parce que l’absence de chaleur amène un vide. Un vide immense. Chercher à combler par des palliatifs. Et se sentir bien seul alors que la pièce est remplie de monde. 

Pleurer de solitude. Parce que la main sur ton épaule est d’un poids immense. Tantôt séductrice, tantôt accusatrice, elle ne fait que renforcer ton désir de rajouter un blindage, un cadenas supplémentaire. Et de s’enfoncer de plus en plus dans les ténèbres. 

Tu ne sais plus quel chemin prendre. Cette main sur ton épaule te pousse vers la sortie. Le poids devenant insoutenable tu te rends compte que tu aimerais lui échapper mais qu’en même temps tu as peur de la laisser, de peur de perdre la dernière présence que tu avais gardé. 

Ne plus en pouvoir. Accepter le relâchement. S’éloigner, fuir la Némésis. Remettre une couche de blindage, encore et encore. Ne plus laisser la moindre lumière rentrer. 

Tâtonner dans le noir. Trébucher. Chercher son chemin à quatre pattes. Trembler de froid, mais refuser d’ouvrir le radiateur. Butter contre un mur, et avec ces ténèbres se rendre compte qu’il n’est plus possible d’avancer. 

S’asseoir et se poser. Respirer. Se demander comment on en est arrivé là. Et accepter. Accepter de se laisser aller. Commencer à croire en soi. Décider de laisser tomber les barrières, petit à petit. 

En lâcher une première sans ressentir la moindre crainte. Et apercevoir peu de temps après une lueur. Malgré le temps passé dans les ténèbres, elle n’aveugle pas. Elle est même chaleureuse et bienveillante. Décider de s’ouvrir à elle. 

Par une quelconque magie, quelques simples mots, la lumière fait tomber les barrières les unes après les autres, sans que l’on puisse même s’en rendre compte. Se rendre compte que lorsqu’on accepte son soi, sa lumière intérieure, tout coule de source et que le chemin à arpenter est bien plus facile que ce que l’on craignait dans la pénombre. 

Sentir une chaleur inconnue partant du cœur, qui revivifie à une vitesse vertigineuse chaque molécule de son être. Se sentir renaître, se sentir nouveau. Devenir soi-même lumière. Tout simplement pour avoir décidé de chasser les ténèbres.

*** 

Reprise d’une plume élimée.

Je ne sais pas jusqu’où j’irai en écrivant ces lignes. Ce matin, j’ai ouvert mon traitement de texte, et à vrai dire je ne sais pas trop pourquoi. Je ne l’avais plus ouvert depuis si longtemps. Alors je laisse couler les mots, les faire venir naturellement, afin de peut-être me libérer de ce blocage qui dure depuis tant de temps. 

J’avais l’impression que tant de choses s’étaient éteintes en moi. Depuis au moins cinq ans, je n’ai plus réellement écrit. Un petit bout de texte de temps à autre, mais plus de grandes phrases, de longues proses qui venaient des tripes. Et ce matin, je ne sais pas pourquoi, j’ai allumé ce traitement de texte. 
Un processus naturel peut-être. Depuis plusieurs semaines déjà, j’ai l’impression que le feu commence à se rallumer. L’envie dans les tripes de plus en plus présente. Pourtant, je dois bien avouer, que dans ma vie en ce moment, je tâtonne dans le noir. Mais curieusement, contrairement au début du COVID, je n’ai plus cette angoisse qui me ronge et me paralyse. Alors certes, je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je ne suis plus en ce moment paralysé par mon démon qui me susurrait toutes les craintes possibles et inimaginables qui me faisaient tant flipper. 
 
Je me surprends à rêver à nouveau. A rêver de plume, de mots couchés, d’histoire où je peux partager mes émotions qui me semblaient pourtant mortes. Tant j’étais accaparé par des paroles douces qui se transformaient quelques instants plus tard en reproches. Ce petit cœur si maltraité par des promesses qui étaient aussi vite rétractées. Je sentais la flamme s’éteindre peu à peu alors que je la chérissais tout comme je la maudissais. Mais je la sens regrandir à nouveau, il faudra juste qu’elle ne se transforme pas en feu de joie qui me brûlait les entrailles. 
 
Est-ce une certaine maturité qui pointe le bout de son nez ? Peut-être, mais en tout cas ne pas crier victoire trop vite. Nombre de fois où j’écrivais quelques mots et j’annonçais mon retour en grande pompe dans le monde de l’écriture, je ne m’y oserai plus. Qui sait, peut-être qu’en fermant ce document je n’écrirai plus pendant six mois à nouveau. Mais cette fois-ci, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de différent. Parce qu’avant, lorsque je sortais ma plume, le feu était aux abonnés absents. Est-ce qu’il restera présent ? 

Je le pense. Je me surprends à ressentir des vagues d’émotions en posant ces mots. Des sensations de toutes sortes que je n’avais pas goûtées depuis ce qu’il me semble des éons. Et rien qu’en l’écrivant, en m’en rendant compte, je m’aperçois qu’un sourire se dessine sur mon visage. Et tout aussi bizarrement, après quelques secondes, la mâchoire qui se recrispe entièrement. Comme si tout ce bouillon en moi avait à nouveau peur de sortir. 

Je me surprends à rêver d’aimer à nouveau. De ressentir encore une fois ces petits tressaillements lorsque l’être aimé arrive dans le champ de vision. De pouvoir accueillir sa tête sur mon épaule, de ressentir cette chaleur humaine, alors qu’il y avait quelques semaines et mois encore les mots “jamais plus” résonnaient à tue-tête dans ma cervelle.  

Je ne sais pas où le sentier me mène. Mais j’ai envie d’aimer. J’ai envie de ressentir. J’ai envie de rêver. J’ai envie de partager mes mots. Je ne sais pas où le sentier me mène, mais ce qui est sûr, c’est que j’y vais. 

« Entre deux lumières« , Image de Oiluj Samall Zeid sous licence CC-BY-NC-ND

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2 Commentaires

  1. Super ! Tu n’as rien perdu de ton talent ! Continue et ouvre toi sur le monde qui t’entoure.

  2. Merci pour ces textes ! Merci de revenir et de mettre à bas ces barrières !

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