L’art de coller les étiquettes

De tout temps, nous avons pris l’habitude de coller des étiquettes sur le dos des gens. On dira d’un tel qu’il est capitaliste, communiste, que c’est un hippie, un métalleux, un snob. Les étiquettes, on nous les colle constamment, comme si on avait besoin d’être catalogué, et ce collage systématique/systémique est tellement rentré dans l’inconscient collectif que personne ne semble remettre en cause ce système.

catalogue

Et des étiquettes, j’en ai eu des tas. C’est passé du fils du chef d’unité, au fils de la prof, au petit gars qui se retrouve avec un bonnet d’âne constamment sur la tête, et ce durant mon enfance. Ensuite, j’ai été taxé de gars bizarre, de grunge, d’anarchiste. J’en ai eu de toutes sortes : de geek (mais ça, je reviendrai là-dessus dans un billet ultérieur), à mon dernier travail, je me suis fait cataloguer de pirate (dans ce cas-ci informatique) par un de mes anciens boss, et le dernier, qui est revenu assez souvent : révolutionnaire.

Je vais revenir juste un peu sur ce dernier, tiens. La plupart des personnes qui m’ont affublé d’un tel sobriquet (je dis bien la plupart, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, merci), sont principalement des personnes pantouflardes, affalées dans leur sofa, et ont une fâcheuse tendance à ne pas réfléchir, en se gavant principalement d’émissions télés débiles et en vouant une confiance aveugle à ce que nos chers médias nous racontent, sans rien remettre en question. La première remarque que je ferai, est que je suis simplement un citoyen : je me renseigne sur la vie politique, j’essaie de participer, d’émettre des critiques, et m’exprime tout simplement que ce soit lorsque je suis mécontent ou que je suis enthousiaste sur une idée. Le fait de laisser faire, de ne pas contrôler ce que font nos élus, et de ne pas réfléchir ou d’émettre de critique ou d’objection, c’est laisser la porte ouverte à la tyrannie. Je tiens d’ailleurs à vous rappeler une citation de Machiavel à ce propos :

La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples

Donc oui, je participe à des initiatives qui pour moi sont synonymes d’idées pour améliorer la qualité de vie de tout un chacun. Parce que dans révolution, il y a un mot bien plus riche, qui pour moi doit être retenu, qui est plus positif : évolution. Parce que lorsqu’on utilise ce terme (révolution), il est généralement utilisé à des fins péjoratives, il est utilisé comme un pseudo synonyme de violence, et je suis tout sauf violent, c’est quelque chose que j’abhorre au plus au point. Je préfère voir la société évoluer, aller vers un mieux.

Alors, pour les personnes qui pratiquent le collage d’étiquettes, qu’il soit conscient ou inconscient, j’ai un furieux scoop pour vous : je ne suis pas révolutionnaire, grunge, métalleux ou autre : je suis juste moi. J’ai des idées, des aspirations, qui sont un beau grand melting-pot, qui font que coller des étiquettes, me taxer de tel ou tel sobriquet, c’est incomplet. Parce que peut être que si oui, j’aime la musique grunge, si j’aime et soutiens des idées que vous qualifierez de révolutionnaire, ce ne sont que des facettes de ma personnalité.

Lorsque vous collez des étiquettes à quelqu’un en le taxant de gay, musulman, tapette, jaune, noir et tout autre chose, pour moi, c’est dénigrer cette personne. Parce qu’elle a peut-être ses aspirations ou ces idées, différentes éventuellement des vôtres, mais c’est la dénigrer. Car ce n’est qu’une partie d’elle-même, c’est ne pas prendre en compte la richesse et l’éventail des possibilités et des aspirations de cette personne.

Il y a cependant bien une seule étiquette que j’accepte volontiers, parce qu’elle est un mélange de plein d’idées qui me définissent, auxquelles j’aspire, c’est celle de pirate. Parce que je crois en l’abolition de ce concept d’étiquette, je crois en une réelle démocratie, je crois en une société plus humaine et plus solidaire. Et lorsqu’on y arrivera, les étiquettes n’existeront plus. Chaque être humain sera défini par ce qu’il est réellement.

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Image de David Fulmer sous licence CC BY

Un Commentaire

  1. Faut pas croire que les étiquettes seront abolies d’ici peu, c’est un réflexe humain que de juger les gens au premier regard et les ranger dans des cases. Même inconsciemment on le fait, le tout est d’être capable de voir au-delà et de pouvoir revoir son jugement. 🙂

    En tous cas cet article est bien sympa ^^

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