La ruée des temples a commencé

Bruxelles, 3 janvier 2014. Une horde massive envahit les rues de la capitale. Les festivités pour la religion principale en Occident vont commencer. Elles vont durer un bon mois, mais le premier jour est synonyme de fête et où la consécration atteint son paroxysme.

9H30. Un Dong retentissant dans toute la ville, annonce l’ouverture des festivités. Les temples ouvrent leurs portes, laissant place aux milliers de fidèles en furie, se ruant dans ces lieux sacrés. Ces derniers rentrent tous simultanément dans une transe extatique qui leur coupe toute interaction avec leur environnement et entourage. Seul la satisfaction de leur dieu est présente dans leur esprit. Et pour le satisfaire, tous les coups sont permis: il encourage compétition, coups bas, mises à terre. La ruée dans les temples provoque moult bousculades, des femmes tombent littéralement par terre, piétinées par les autres fidèles, ceux-ci abandonnant toute conscience, laissant place aux instincts les plus primaires, au grand plaisir de leur dieu adoré.

fidèles faisant la queue pour l'ouverture des temples

fidèles faisant la queue pour l’ouverture des temples

Une bagarre éclate entre deux fidèles: en effet, il ne reste dans un temple qu’une dernière effigie d’un des prophètes et deux femmes se battent pour obtenir la faveur de celui-ci. Les coups sont violents, des faciès de rage et de colère submergent les deux dévotes. Une des deux tombe à terre, une touffe de cheveux en moins, celle-ci étant restée dans la main de son adversaire qui fulmine. Dans son autre main, l’objet tant convoité est totalement détruit suite aux démonstrations guerrières des deux comparses. Elle se rejette sur sa victime de rage et la roue de coups, jusqu’à ce que les gardiens du temple viennent appréhender les deux femmes.

Dans une autre allée du temple, la foule est en ébullition: il ne reste que cinq projections holographiques disponibles. Bien que la majorité des fidèles en possède déjà plusieurs types, la ruée provoque un ras de marée humain, emportant tout sur son passage. Les pauvres badauds se trouvent happés, contraints de suivre la marée. Un des fidèles a réussi à acquérir le précieux objet: commence pour lui une lutte sans merci pour sa propre survie. Tel un joueur de football américain, il rue dans la foule, son précieux sésame bien enserré contre son corps, bousculant et se forçant un passage vers le lieu de dépôt de l’offrande. Il arrive en vue du lieu convoité, mais n’est pas au bout de ses peines, la file pour déposer ses offrandes est énorme. La foule devant lui trépigne d’impatience, des mots grossiers sont échangés entre fidèles, les uns accusant les autres d’avoir osé les dépasser.

Après une bonne demie heure d’attente, de bousculades et de jolis noms d’oiseaux échangés, notre fidèle va enfin pouvoir sentir la délivrance. Tout en sortant son sésame à offrande, il fait une petite prière au prophète du nom de Bancontact afin que son don soit accepté par le dieu. Au bout de quelques secondes  d’incantation, le verdict retentit par une petite annonce sonore: offrande acceptée! Un frisson parcourt l’échine de notre fidèle. La satisfaction, le besoin du fidèle est enfin comblé. Il sort du temple satisfait, et se réjouit déjà des prochaines festivités, qui se dérouleront au mois de juillet. De nouveau, il pourra satisfaire le dieu consumérisme et ses périodes d’hommages appelées Soldes.

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Image de Mahat Tattva Dasa sous licence CC BY-NC-ND

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